Esther Bancel - éthique + anticonformisme // Ethical fashion + anticonformity

Esther Bancel - éthique + anticonformisme // Ethical fashion + anticonformity

cet article est sponsorisé.

 
Photo: Courtesy of Esther Bancel

Photo: Courtesy of Esther Bancel

En français

Cette semaine, YOU CAN’T BE MY VALENTINE se relance dans l’analyse de designers prêts à faire leur grande entrée dans le monde de la mode, par le biais de la marque Esther Bancel.

 

Au détour d’un site marqué de bleu et à la capitalisation aléatoire, c’est un monde aux allures punk et progressistes qui se forme. En tant qu’hommage à la culture underground et que toile d’exposition de valeurs comme la tolérance et la liberté, Morgan et Esther dépeignent leur monde comme celui où déroger à la règle est un impératif et briser les codes devient indispensable.

 

Ce qui m’a particulièrement frappée dans mes recherches sur la marque, c’est tout d’abord leur désir d’être unisexe. Esther Bancel, la designer, écrit :

J’ai créé mon 1er vêtement, je veux dire le 1er qui compte vraiment, pour que Morgan et moi puissions le porter. Je voulais que l’on puisse partager ça ensemble et depuis cette envie ne m’a pas quittée. Aujourd’hui, je veux laisser la liberté de porter ce que je créé sans se demander si je fais de l’homme ou de la femme. Si on aime, on le porte.
— Esther Bancel, directrice de création et co-fondatrice de la marque

In english

This week, YOU CAN'T BE MY VALENTINE is relaunching its analysis of designers ready to make their great entry into the world of fashion, through a new brand, Esther Bancel.

 

At the corner of a site marked with electric blue and random capitalisation, a world with a punk and progressive look is emerging. As a tribute to underground culture and a platform for exposing values such as tolerance and freedom, Morgan and Esther portray their world as one in which breaking the rules is an imperative and shattering codes becomes essential.

 

What struck me particularly in my research on the brand was first of all their desire to be unisex. Esther Bancel, the designer, writes:

I created my first piece of clothing, I mean the first one that really matters, so that Morgan and I could wear it. I wanted us to be able to share this together and since then this desire has not left me. Today, I want to let the freedom to wear what I create without wondering if I am a man or a woman. If you love it, you wear it.
— Esther Bancel, Designer and co-founder of the brand.

Le fait de créer des pièces qui peuvent être portées par un homme ou une femme n’est pas une mince affaire dans la société d’aujourd’hui. Si de plus en plus de mannequins comme Gigi Hadid et son beau Zayn Malik se prêtent au jeu, nombreuses sont les marques qui commencent à penser uniquement de manière unisexe – une façon d’oublier les différences tout en soulignant la beauté de chaque genre. Tout peut être porté par un homme, une femme ou autre, mais rien n’ira au premier comme au second.

Creating pieces that can be worn by a man or a woman is not an easy task in today's society. While more and more models like Gigi Hadid and her beau Zayn Malik are playing along, many brands are starting to think unisex only - a way to forget about differences while highlighting the beauty of each genre. Everything can be carried by a man, a woman or other, but nothing will look the same on each person, and that's the beauty of it.


On se fiche du genre, de l’âge ou autre... nous créons juste des vêtements qui vous aideront à prendre le pouvoir sur vos vies
— Esther Bancel

Avoir un impact sur le sentiment d’ « empowerment » comme disent si bien les anglo saxons, c’est aussi une façon d’affirmer sa personnalité et de se révolter contre les dictats. Si vous suivez les fashion week d’aussi près que moi, vous verrez de plus en plus de show ouvrir avec un « logo tee », sur lequel un message fort sera inscrit. Il n’y a pas de mystère – quoi de plus simple et frappant que d’exprimer exactement ce qu’on revendique de manière explicite sur un morceau de coton ?

Having an impact on the feeling of empowerment, is also a way of asserting one's personality and rebelling against dictats. If you follow fashion week as closely as I do, you will see more and more shows open with a "logo tee", on which a strong message will be written. There is no mystery - what could be simpler and more striking than to express exactly what you explicitly claim on a cloth of cotton?

155 Likes, 5 Comments - esther bancel (@esther_bancel) on Instagram: "if you're looking for something punk... stay tuned bro, it's coming straight to you! 💀💀 #punk #dark..."

Esther Bancel a bien assimilé la démarche. En étalant « Elegance is the new punk » sur leurs t-shirts, la créatrice et son CEO déterminent de manière féroce la tournure que prend leur marque. Mais d’où nous parvient toute cette idée de l’underground ? Le CEO de la marque, Morgan, et moi en avons discuté – c’était aussi l’occasion pour moi de lui poser deux trois question sur le lancement d’une marque et ce qu’il vous faut pour réussir. Voici donc notre petite interview.

 

Valentine :

Chez YOU CAN’T BE MY VALENTINE, on adore les gens qui se lancent dans ce qu’ils aiment coute que coute. Quand avez-vous pris la décision de lancer votre marque, et à quelles difficultés avez-vous dû faire face ?

Morgan :

Les difficultés sont nombreuses et de plusieurs ordres: Esther a vécu et grandi à la campagne, dans une famille qui a toujours veillé à ce qu'elle devienne une petite fille modèle, avec beaucoup de valeurs traditionnelles et tous les interdits que cela comporte. 
Cette petite fille qu'elle était s’imaginait très souvent à quoi pouvait ressembler tous ces interdits. Elle les dessinait, elle les peignait… Puis un jour elle est tombée sur une émission parlant des cabinets de curiosités. Elle a été fascinée, - ça représentait ce monde anticonformiste auquel elle n'avait jamais eu accès. C’est juste après ça qu'elle s'est mise en tête de créer son propre monde, un mélange de ses racines traditionnelles et de ce monde anticonformisme qu'elle admirait. Elle a aujourd’hui à cœur de diffuser cet univers fait de personnes libres d’être qui elles sont vraiment, libres d’exprimer leurs dualités, comme elle. Ce monde est gigantesque et en créant la marque, c'était une manière pour elle d'enfin réellement lui donner vie. Je l'a suivi car ce qui est important pour Esther l'est aussi pour moi et que de toute façon nous ne pourrions vivre dans 2 mondes différents, alors autant vivre dans celui imaginé par Esther. Mais c'est sûr que lancer une marque apporte son lot de difficultés: 

La première est évidement financière. Créer sa marque est un gros pari. Cela demande non seulement d'abandonner ses sources de revenus stables mais en plus d'investir tout ce que l'on a pour créer ses premières collections, les promouvoir...
Deuxième grande difficulté: réussir toutes ses premières fois sans une grande connaissance du marché ou du réseau. Trouver ses premiers fournisseurs, son premier atelier, réussir son premier salon...

La troisième difficulté, c’est d’accepter que le chemin sera long. Il est rare dans le monde de la mode d'exploser dès ses premières collections. C'est un marché où il faut faire ses preuves sur la durée, faire voir que l'on peut encore être présent collection après collection afin de gagner la confiance du marché. Lancer une marque est un marathon de longue haleine. 

Valentine :

Dans un monde où tout le monde se met au streetwear et à l’ambiance urbaine, la tendance underground a tendance à être un peu effacée. Comment avez-vous su vous démarquer ?

Morgan :

Pour nous le streetwear c'est surtout une mode. Et comme toute mode, c'est éphémère. Nous ne cherchons pas à créer une mode mais un style. Aussi bien vestimentaire que de vie. Le style survit souvent quand la mode s'en va puis revient. Nous cherchons à créer une communauté avec qui l'on construira sur le long terme. En proposant une nouvelle forme d'élégance française on cherche à s'installer sur le long terme comme les représentants d'un style. On a des convictions assez tranchées, cela ne plait pas à tout le monde mais ce n'est pas ce que l'on veut. On sait que les gens à qui l'on plait sont sincères au plus profond et le seront pour très longtemps. C'est ça notre vision d'une grande marque.

Valentine :

L’industrie de la mode est la deuxième plus polluante au monde. L’éthique n’est pas forcément prise en compte, notamment avec des phénomènes comme le travail forcé etc. vous avez créé une marque éthique, pouvez-vous nous expliquer le processus et ce qui vous rend certain que vous ne prenez pas part à ces activités ?

Morgan :

C'est simple, nous sommes 100% made in France quant à la fabrication de nos vêtements. Nous connaissons chaque personne qui intervient dans le processus de fabrication de nos pièces. Nous connaissons leurs histoires, leurs prénoms et nous savons qu'ils travaillent avec plaisir et passion. Tous nos ateliers mettent un peu de leur histoire dans nos pièces et nous pouvons être fiers de chacune de ces histoires.  Pour nous, la responsabilité vis à vis de notre environnement était un prérequis industriel intégré dès le début, sans trop se poser de questions. Nous n'aurions pas su faire autrement, nous avons trouvé des personnes extrêmement douées et passionnées ici, en France et ça rend les pièces d'autant plus chargées en symboles.   

Valentine:

Tous les grands designers avaient derrière eux un ami, un être cher qui les aidaient à rendre leur marque plus publique, plus influente. Comment avez-vous décidé, tous les deux, de vous associer pour créer votre marque ?

Morgan:

Nous sommes ensemble depuis 8 ans et mariés. Esther est la créative du duo et je m'occupe de la partie business/marketing. La distribution s'est donc faite naturellement de par nos parcours. Esther vient d'une Ecole de mode, et moi d'une Ecole de commerce. On n'a pas eu à chercher notre moitié pour se lancer, nous savions depuis toujours qu'un jour nous allions allier nos forces pour créer notre marque. On a beaucoup de chance car tout était déjà là lors de la création de la marque: la distribution des rôles, la confiance, la compréhension... c'est un vrai luxe et une grosse force pour nous. 

Valentine :

Finalement, quelles sont vos ambitions pour Esther Bancel ?

Morgan :

On veut être encore là dans 5 ans, puis dans 15 ans puis dans 30 ans et construire la communauté la plus puissante qui soit autour de ce rêve qui est de créer une nouvelle élégance française à travers un vestiaire tailoring anticonformiste et underground qui nous ressemble. La communauté est une vraie obsession pour nous car nous ne pourrons et voulons pas créer cette marque seuls. Ça n'aurait aucun intérêt. On adore échanger avec toutes ces personnes qui nous ressemblent et faire des choses ensemble. 

Pour vous la faire courte – j’ai décidé de vous parler de Morgan & Esther parce que leur histoire est tout à fait particulière. Vous savez très bien qu’ici, on ne regarde pas seulement les vêtements – et bien que les leurs soient avant gardistes à souhait, ce n’est pas ça qui m’a séduite. Leur éthique et leur passion font écho à mes valeurs, et je vous avais promis de vous parler de nouvelles marques qui ne détruisent pas la planète et font attention à leur monde – c’est chose faite. L’honnêteté et le dévouement des designers est quelque chose d’incroyablement particulier, et puis qui n’aime pas un jolie histoire comme celle-ci ?  

Comme d’habitude, vous pouvez me dire ce que vous pensez de tout ça dans la petite boite à commentaires là dessous. Et on se revoit dimanche prochain pour un nouvel article.  

Si vous voulez en savoir plus sur Esther Bancel, allez jeter un coup d’œil à leur site web (je vous le recommande chaudement).

Esther Bancel has assimilated the process well. By spreading "Elegance is the new punk" on their t-shirts, the designer and her CEO are fiercely determining the direction their brand takes. But where does all this idea of the underground come from? The brand's CEO, Morgan, and I discussed it - it was also an opportunity for me to ask him a couple of questions about launching a brand and what you need to succeed. So here's our little interview.


Valentine:

Here at YOU CAN'T BE MY VALENTINE, we love people who embark on the journey of what they love at all costs. When did you decide to launch your brand, and what difficulties did you have to face?

Morgan:

The difficulties are many and varied: Esther lived and grew up in the countryside, in a family that has always ensured that she became a model little girl, with many traditional values and all the prohibitions that this entails. 

As a little girl, she often imagined what all these prohibitions might look like. She drew them, she painted them... Then one day she came across a show about curiosity cabinets. She was fascinated, - it represented that non-conformist world to which she had never had access. It was just after that that she set out to create her own world, a mixture of her traditional roots and the non-conformist world she admired. Today, she is committed to spreading this universe made up of people who are free to be who they really are, free to express their dualities, like her. This world is a gigantic one and creating the brand was a way for her to finally bring it to life. I followed her because what is important to Esther is also important to me and that in any case we could not live in 2 different worlds, so we might as well live in the one imagined by Esther. But it is certain that launching a brand brings its share of difficulties: 

The first one is obviously financial. Creating your brand is a big challenge. It requires not only abandoning your stable sources of income but also investing everything you have to create your first collections and promote them.

The second major difficulty: to succeed all your first times without a great knowledge of the market or the network. Finding your first suppliers, your first workshop, making a success of your first exhibition....

The third difficulty is to accept that the road will be long. It is rare in the fashion world to explode from the very first collections. It is a market where you have to prove yourself over time, show that you can still be present collection after collection in order to win the trust of the market. Launching a brand is a long-term marathon.


Valentine:

In a world where everyone is getting into streetwear and the urban atmosphere, the underground trend tends to be a little erased. How did you know how to stand out?

Morgan:

For us streetwear is above all a trend. And like any trend, it's ephemeral. We are not looking to create a trend but a style. Both clothing and life. Style often survives when fashion goes out and then returns. We seek to create a community with which we will build over the long term. By proposing a new form of French elegance, we seek to establish ourselves in the long term as the representatives of a style. We have fairly strong convictions, not everyone likes it, but that's not what we want. We know that the people we please are sincere in their hearts and will be for a very long time. This is our vision of a great brand.

Valentine:

The fashion industry is the second most polluting industry in the world. Ethics is not necessarily taken into account, especially with phenomena such as forced labour etc. You have created an ethical brand, can you explain the process and what makes you certain that you are not involved in these activities?

Morgan:

It's simple, we are 100% made in France for the manufacture of our clothes. We know each person involved in the manufacturing process of our parts. We know their stories, their first names and we know that they work with pleasure and passion. All our workshops put a little of their history into our rooms and we can be proud of each of these stories.  For us, responsibility for our environment was an integrated industrial prerequisite from the beginning, without asking too many questions. We would not have been able to do otherwise, we found extremely talented and passionate people here in France and this makes the pieces even more symbolically charged.

Valentine:

All the great designers had behind them a friend, a loved one who helped them make their brand more public, more influential. How did you two decide to join forces to create your brand?

Morgan:

We've been together for eight years and married. Esther is the creative one of the duo and I take care of the business/marketing part. The distribution was therefore a natural part of our journey. Esther comes from a fashion school, and I come from a business school. We didn't have to look for our half to get started, we always knew that one day we would join forces to create our brand. We are very lucky because everything was already there when the brand was created: the distribution of roles, trust, understanding... it is a real luxury and a great strength for us.

Valentine:

Finally, what are your ambitions for Esther Bancel?

Morgan:

We want to be around in 5 years, then in 15 years and then in 30 years and build the most powerful community around this dream which is to create a new French elegance through an non-conformist and underground tailoring wardrobe that looks like us. The community is a real obsession for us because we cannot and do not want to create this brand alone. It wouldn't make any sense. We love to interact with all these people who look like us and do things together. 

To make it short - I decided to tell you about Morgan & Esther because their story is very special. You know very well that here, we don't only look at clothes - and although theirs are as avant-garde as can be, that's not what seduced me. Their ethics and passion echo my values, and I promised to tell you about new brands that don't destroy the planet and pay attention to their world - consider it done. The honesty and dedication of designers is something incredibly special, and who doesn't like a wonderful success story like this?

As usual, you can tell me what you think about all this in the little comment box below. And I'll see you next Sunday for a new article.

If you want to know more about Esther Bancel, check out their website (I highly recommend it).


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