The new designers you should know about
// Les jeunes créateurs qu'on devrait tous connaître
Dans le monde de la mode, le plus souvent, les grands noms prennent beaucoup de place - déjà parce qu’ils ont des capacités financières bien plus élevées, mais aussi parce que comme on les connaît, on est plus à même de se renseigner sur eux. Je ne nierai pas l’influence des grandes Maisons de mode sur ce monde particulier, ni le travail et la qualité des vêtements qu’elles produisent, mais je pense qu’on a beaucoup à gagner d’explorer les créateurs moins connus, d’entrer dans leur monde et de les voir grandir dans cette industrie fascinante.
Allez, on démarre.
Mowalola
Il y a quelques années, on parlait ici de l’importance des designers à l’héritage africain, et des vêtements incroyables créés pas des Designers qui n’ont, historiquement, pas eu le droit à la même place que leurs homonymes blancs. Malheureusement, dans la mode comme partout, le travail de certains n’est pas récompensé à sa juste valeur pour cause de discrimination. Depuis les évènements du printemps, et des manifestations qui ont fait suite à la mort de Georges Floyd, de nombreuses “black owned” marques ont connu un large soutien des populations différentes à travers le monde, et notamment sur les réseaux sociaux. C’est comme ça que j’ai connu Mowalola, une marque inventée par Mowalola Ogunlesi, créatrice issue de Central Saint Martins, vivant à Londres et née au Nigeria. Elle débute en 2019 à la Fashion week de Londres grâce à “Fashion East”, un programme de mentoring destiné aux jeunes créateurs. Elle est surtout connue pour avoir été choisie par Kanye West pour co-designer sa collection YEEZY x GAP, en collaboration avec la marque américaine de vêtements prêt-à-porter.
Les créations de Mowalola sont acidulées, aux couleurs vibrantes, et provoquent de fortes réactions chez les critiques de mode. Minijupes, lèvres imprimées, mannequins grimaçantes - rien chez elle n’est laissé au hasard, mais les éditoriaux donnent l’impression d’un vacarme alarmant, créant une sensation de mouvement, de panique, de précipitation. Le monde décrit par ses vêtements semble revisiter le début des années 2000, comme par exemple avec son logo largement inspiré de celui de Motorola (si vous avez moins de 20 ans, comprenez: une marque de téléphones qui marchait très bien à l’époque). Latex, PVC, tout y passe - et Mowalola ne compte pas s’arrêter là.
Photo: Mowalola’s new mini bags, on Twitter
Casablanca
Il n’y a pas que les femmes qui ont le droit à leur designer du moment - et la marque Casablanca l’a bien compris. À l’ère où Harry Styles fait la couverture du Vogue Américain (la crème de la crème de tous les magazines de mode du monde) en robe et en jupe, le genderless fait rage, et on commence à pouvoir tout se permettre (enfin, presque tout). Charaf Tajer, le créateur de la marque, est nominé au Prix LVMH 2020, qui tente de mettre en lumière de nouveaux designers - et qui a notamment lancé Marine Serre il y a quelques années. Enfant d’amoureux de l’art et du design, Charaf Tajer commence ses études en tant qu’architecte, pour se lancer ensuite dans la mode. Largement inspiré de son enfance passée au Maroc, le créateur pense ses vêtements de façon exotique. Personnellement, je l’ai découvert dans l’une des vidéos de Loïc Prigent, lors de son dernier défilé pour la fashion week de Paris. Dans sa collection printemps été 2021, Casablanca exploste de fun, de couleurs, d’extravagance et d’opulence. Il fait défiler des rappeurs Américains, colliers de perles au cou, sur un fond de décor en bois et plantes qui nous fait nous échapper, pendant quelques minutes, du monde extérieur répugnant. Des styles de mamies adaptés au menswear, c’est une façon cynique de décrire ses inventions. En regardant le défilé, j’y trouve une façon de s’exprimer particulière, comme si tous ces hommes avaient attendu Charaf pour pouvoir enfin vivre leurs rêves les plus fous.
Collection SS 2021, photos du site de Casablanca
Harris Reed
Dernier mais pas des moindres, Harris Reed est pour moi la découverte du monde de la mode en 2020. Peu connu du grand public, je l’avais découvert lors de sa participation à la campagne du premier parfum de Gucci - son effigie était alors placardée sur les murs à Shoreditch. Androgyne, les créations d’Harris se battent pour la beauté sans genre - d’où ses récentes créations pour la couverture du Vogue US pour le chanteur Britannique Harry Styles, qui ont fait débat - évidemment - auprès des personnes incapables d’ouverture d’esprit (pardon à ceux que ça offense, mais franchement, si on ne peut laisser une personne mettre ce qu’elle veut sur la couverture d’un magazine de mode, je me demande où on va. Surtout à l’heure où des choses plus importantes requièrent notre indignation).
D’abord Mannequin pour Gucci, Harris Reed déménage à Londres depuis Los Angeles pour suivre un cours de design à Central Saint Martins (dont ressortent notamment Alexander Lee McQueen et Stella McCartney). À seulement 21 ans, ses créations sont repérées par le styliste d’Harry Styles, Harry Lambert (décidément niveaux prénoms, c’était quand même meant to be), qui demande au jeune designer de créer des tenues de scène pour l’ancien membre de One Direction (oui, je l’ai dit). Satin, paillettes, larges pussy bows, tout y passe - le monde d’Harris Reed est en route, et on ne peut (ni dois!) rien faire pour l’arrêter.
Je vous recommande son instagram - d’abord pour ses designs, mais surtout pour l’humilité et le mood bon enfant qui accompagne ses réussites.
Designer Harris Reed wearing one of his creations.
Singer Harry Styles wearing Harris Reed for Vogue US.
C’est tout pour la partie 1 de cet article - si vous avez aimé, laissez moi un commentaire juste en dessous!
Il y aura une partie 2 bientôt!
Designer Harris Reed Wearing his Signature Hat.
