Valentine BabeyComment

The stylists Era

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The stylists Era

L’ère des stylistes

Cette semaine, l’actrice Zendaya  vivait un moment historique. Sacrée Icône de la mode par le LVMH Fashion Prize, elle devient la plus jeune lauréate au Monde. Elle n’a pas fait un seul faux-pas sur le tapis rouge depuis belle lurette - entre références historiques, looks fraîchement sortis de la fashion week, et inspirations pointues, la jeune américaine frappe dans le mille à chaque fois. Mais toutes ses tenues sont-elles le fruit de son seul œil artistique? Pas forcément. La jeune actrice travaille depuis de nombreuses années avec un styliste de renom, Law Roach, à qui on attribue, dans l’ombre, le succès mode de Zendaya. Ce prix, finalement, leur est-il destiné à tous les deux? Quel crédit doit-on attribuer aux stylistes?

Harry Styles, Josh O’Connor, ou encore Dua Lipa : on ne compte plus les bombardements de leurs tenues devenues iconiques sur les réseaux. Qu’ont-ils en commun ? Des stylistes affutés. Depuis des décennies la nature de leur travail les force à opérer dans l’ombre. Aujourd’hui, le sujet fait débat: ils peuvent faire et défaire des looks comme personne - et, selon certains, ils doivent être reconnus davantage.

Il y a quelques mois de ça, Law Roach signait une story instagram indignée accusant la Maison Dior de ne pas assez créditer son travail. Il présentait alors Anya Taylor-Joy, reconnue pour son rôle dans la série « le Jeu de la Dame », dans une robe satinée structurée et glamour vert sapin imaginée avec Maria Grazia Chiuri. Fruit de mois de labeur, Law se voyait peu remercié. Car si MGC, Directrice Artistique chez Dior, est la tête pensante des looks de la Maison, les stylistes, eux, font vivre une tenue. Et pour preuve – depuis des années, celles choisies par Law pour Zendaya font rêver le monde de la mode. Longtemps juge pour l’émission « America’s Next Top Model », Law habille aujourd’hui Céline Dion, Tom Holland, Ariana Grande, et plus récemment Addison Rae, avec qui il a collaboré le temps de quelques soirées. Reconnu comme l’un des 10 meilleurs stylistes de la décennie, son œil aiguisé et son avant-gardisme ne sont rien à côté de sa culture mode, qui lui permet de produire, event après event, des looks plus pointus les uns que les autres. Et pourtant, il reste inconnu au bataillon pour beaucoup des membres du grand public.

Et sur les défilés : même combat. Pierre A. M’Pélé, critique de mode et alumni de CSM, précise sur twitter que le problème de certaines collections jugées trop simples n’est pas les pièces choisies, ni même les coupes ou les tenues, mais bien le styling. On en jugera une trop chargée, ou trop compliquée. D’autres essayent trop fortement d’être ce qu’elles ne sont pas. Alors que finalement, avec un bon styliste : le tour est joué.

L’importance de ce corps de métier ne naît absolument pas d’hier – Ray Petri, né en 1948, est considéré par beaucoup comme le premier styliste, dans les années 80. Avec le règne des réseaux sociaux, il devient de plus en plus facile pour ces façonneurs de tenues de montrer leur impact sur ces looks qui font vivre la pop culture - mais ils ne sont pas encore crédités comme le sont les designers, au moins aux yeux des masses. La couverture du Vogue d’Harry Styles? Signée Harry Lambert. Qui, soit dit en passant, travaille aussi avec Josh O’Connor (The crown), et bien d’autres. Les tenues très 2000s et acidulées de Dua Lipa? C’est Lorenzo Posocco qui les a façonnées. Et si ces images vous viennent en tête facilement, les noms de ceux qui les ont assemblées ne sont pas monnaie courante. Finalement, on aimerait peut-être que les prix d'icônes de la mode soit décernée à un(e) styliste et sa muse, quand le premier a autant d’importance sur ses choix. 

The stylists Era

This week, 24 year-old actress Zendaya made history, as the youngest woman in the world to ever be crowned Fashion Icon by the LVMH Fashion Prize. Without a single faux-pas on the red carpet, and between historical references, fresh-off-of-the-runway looks, and cutting-edge inspirations, the Euphoria Star hits the bull's eye every time. But are all of her outfits the result of her sharp artistic eye alone? Not necessarily. In fact, stylist Law Roach is the strategic mastermind behind her holy grails of outfits. Should the award have been given to both of them? What credit do these fashion icons really owe to their stylists?

Harry Styles, Josh O'Connor, or Dua Lipa: we no longer count how many times we’ve been bombarded with their top-notch accoutrements on our social media. But what do they all have in common? Visionary stylists. For decades, the nature of their work has forced them to operate in the shadows. Today, the topic is up for debate: they can make and break looks like nobody's business - and, according to many, the time has come for their recognition.

A few months ago, Law Roach signed an explosive Instagram story accusing the Maison Dior of not crediting his work enough. He featured Anya Taylor-Joy ("The Queen’s Gambit), in a structured and glamorous pine green satin dress designed with Maria Grazia Chiuri. The result of months of work, Law was not appropriately rewarded. While MGC, Artistic Director at Dior, will design and engineer a garment, a personal stylist makes the look alive, and, most importantly, makes it make sense with their client. Need any proof? For years, those chosen by Law for Zendaya have made the fashion world dream. A long-time judge for "America's Next Top Model", Law now dresses Celine Dion, Tom Holland, Ariana Grande, and more recently Addison Rae, with whom he collaborated for a few events. Recognized as one of the 10 best stylists of the decade, his educated eye and his avant-gardism are nothing compared to his fashion culture, which allow him to produce, event after event, outfits more advanced than any other. And yet, he remains unknown to many members of the general public.

What about the catwalks? Well a similar fight is taking place. Pierre A. M'Pélé, fashion critic and CSM alumni, points out on twitter that the problem with some collections considered too simple is not the pieces chosen, nor even the cuts or the outfits, but the styling. One will be judged too busy, or too complicated. Others try too hard to be what they are not. But in the end, with a good stylist, everything can be figured out.

The importance of this profession is by no means new - Ray Petri, born in 1948, is considered by many to be the first stylist, in the 80s. With the reign of social media, it's becoming easier and easier for these outfit shapers to show their impact on those looks that make pop culture come alive - but they still don't get credit the way designers do, at least in the eyes of the masses. Harry Styles' Vogue cover? Signed by Harry Lambert. Who, by the way, also works with Josh O'Connor (The Crown), and many others. Dua Lipa's very 2000s and Y2K outfits? Lorenzo Posocco hand-picked them. And if these images come to mind easily, the names of those who put them together are not common knowledge. Perhaps the fashion icon awards is to be given to a stylist and his muse, when the former has so much importance on their choices.